La Physichromie (1959) est une structure conçue pour révéler certaines circonstances et conditions de la couleur, changeant selon le mouvement du spectateur et l'intensité de la lumière ambiante. Elle crée ainsi une situation additive, réfléchie et soustractive de la couleur qui se projette et évolue dans l'espace.
Une Physichromie agit comme un "piège à lumière" dans un espace où une série de trames de couleur interagissent et se transforment au contact des unes et des autres, générant de nouvelles gammes chromatiques non présentes sur le support. Ainsi, la couleur remplit l'espace confiné entre les lamelles verticales - modulateurs de lumière - qui recouvrent l'ensemble de l'œuvre. De plus, sous l'effet du déplacement du spectateur ou de la source lumineuse, une série de variations colorées se manifestent, semblables à celles observées dans l'espace réel du paysage.
L'œuvre est conçue pour être vue sous de multiples angles. Selon la position du spectateur par rapport à l'œuvre, la couleur à travers sa surface change radicalement, se transformant d'une gamme chromatique à une autre au fur et à mesure que le spectateur se déplace devant l'œuvre.
Judith Wilkinson, curatrice et écrivaine d'art– The Art Newspaper, 2019